À propos de CHUCHOTIS

À propos de CHUCHOTIS

Là où tout a commencé

 

Haïkus, Senryûs, Tankas, Kigo, Kireji… Quésaco ?

 

À propos de CHUCHOTIS, tout part d’un défi oulipien proposé en 2016 sur une plateforme d’auteurs. Poésie japonaise ou chinoise, l’origine en reste incertaine et se situerait vers le XVIème siècle. Par le biais de ce défi, je découvre ce qui, au départ, m’apparaît brumeux, si simple d’aspect et si facile à n’en pas comprendre la finalité. Bref, un a priori de débutante et un préjugé d’inculte en la matière.
Comme j’en ai conscience, je creuse avec ma petite pelle pour déterrer ce qui se cache sous cette prétendue légèreté, sous cette brièveté. Je découvre alors une
incroyable source poétique, un hymne à l’instant et à la vie qu’elle secrète !
Mon propos, ici, n’est pas de reprendre les éléments faciles à trouver sur internet comme par exemple : L’univers du japon , L’association francophone du Haïku , mais plutôt vous raconter ma rencontre avec cette forme d’expression particulière et exigeante.

 

Ce qui m’a chopée

 

Les contraintes imposées de cette écriture poétique titille ma curiosité : trois vers pour le Haïku et le Senryû en 5-7-5 pieds, cinq vers pour le Tanka 5-7-5 / 7-7. Déjà, il s’agit de réapprendre à compter ses pieds, entre les « e » qui comptent et ceux qui ne comptent pas, entre les liaisons qui en annulent un et celles qui en posent deux. La poésie classique nous y entraîne, mais l’alexandrin permet de se répandre davantage (quoique…).
Alors, en 5-7-5 pieds comment en exprimer autant sinon plus ? Comment vivre l’instant, l’émotion qui le sous-tend, comment se fondre avec la nature, avec un moment éphémère de la vie quotidienne, dans un présent qui n’existe déjà plu, comment capter le fugitif, le capturer et l’ancrer en trois vers ?

Inutile de vous dire que je m’y suis reprise à plusieurs fois. Soit la sensation se perdait à la lecture, soit la nature prenait des chemins de traverse, soit le mot recherché pour qualifier cet instant saisi restait introuvable.
Mon déclic – qui n’appartient pas forcément à d’autres – se manifesta dans le rapprochement que je fis avec l’expression consacrée Show, don’t tellMontre, ne dis pas.
Ainsi, avant de me plonger avec bonheur dans cette forme poétique, les contraintes me permettaient de travailler l’ailleurs de mon parcours d’écriture. Sans vergogne, je cherchais à capturer l’instant vécu par un personnage pour y associer son émotion et ses sensations et ainsi le rendre vivant.

Car il s’agit du vivant qui s’écrit là !

 

Le recueil se façonne

 

Entre 2016 et 2022, le recueil se façonne. Brique après brique, il se construit.
De guingois d’abord, l’échafaudage reste insécure car à la moindre retouche, il peut s’effondrer. Le pourquoi de cette fragilité réside dans la nécessaire récriture de chaque poème ; il la demande encore et encore pour cerner le point précis où aucune fissure, aucune rupture ne viendrait le fragiliser dans cet instant vécu. Cela peut paraître présomptueux et aléatoire, j’en conviens, mais cette exigence participe à garantir l’honnêteté de l’intention première. Cependant, cerner l’instant dans un haïku reste illusoire car en perpétuelle transformation par qui l’écrit, par qui le lit et par le lieu et l’instant même où et pendant lequel il est lu.

Aux Haïkus, s’ajoutent Senryûs et Tankas pour servir le propos. Par le Senryû : en un mode subversif, dévoiler les faiblesses humaines dans la vie quotidienne (les miennes, le plus souvent) ; par le Tanka, ancêtre du Haïku : en un pas de côté, ouvrir à la réflexion voire à la méditation.
Voilà pourquoi sept ans de réflexions, de mises en pause, de retours à la ligne de départ, de récritures et de relectures pour m’autoriser enfin à un : Pourquoi pas maintenant ?!

 

Le mot Fin ne se pose pas, l’élan se prend, pour accompagner et prolonger le mouvement

 

D’août à octobre 2022, j’organise et formate le recueil et le nomme CHUCHOTIS pour le souffle donné, pour l’élan à dire ce qui se murmure à l’oreille, sans tonitruance ni fracas. Je choisis quelques-unes de mes photographies et les intègre pour servir le regard, celui d’aujourd’hui et celui de l’instant d’hier.
En octobre 2022, ce recueil paraît dans la collection ©Les Temps Hypothétiques et est disponible partout.

Si vous souhaitez en lire un extrait, c’est par ici !
Si vous souhaitez le commander avec l’option « dédicace personnalisée », c’est par Là !

Je vous remercie pour votre intérêt et vous souhaite une belle journée, comme une belle nuit en espérant que la lecture de ce recueil vous réjouira.

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Bien à vous !
Cœur remerciements
Claire
Signature site Claire Le Guellaff

Samedi 3 décembre 2022
Sacha Barault – Auteur « Il est génial ton livre « Chuchotis » ! C’est une œuvre d’art à l’intérieur et une réussite à l’extérieur. »

Mardi 6 décembre 2022
Fabrice Claude· « Il est même arrivé à Brest! Cm Le Guellaff« 

©Claire Le Guellaff CHUCHOTIS
 
 
 
 

 

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À propos de JEANNE DE…

À propos de JEANNE DE…

Là où tout a commencé

 

Jeanne et Roger

 

À propos de JEANNE DE…
Les personnages de Jeanne et de Roger s’imposent en 2015 lors de deux ateliers d’écriture : l’un avec Franck Secka, l’autre avec Sébastien Gendron. Jeanne, soixante-douze ans, aristocrate, la fortune en jachère ; Roger, un homme sans âge, le milieu modeste et le ventre avantageux. Une première scène écrite et les voilà à se confronter et à revendiquer leurs différences. À chacun son expression, son comportement, sa défiance envers l’autre. De leur premier dialogue, je devine leur profession : artiste-peintre sur le tard pour l’une, sans emploi pour l’autre et un passé lourd à porter pour chacun sans savoir encore lequel. Je tourne autour de ces deux personnages et les laisse souvent de côté pour me consacrer à d’autres histoires.

 

Les inspirations se croisent

 

En 2016, je découvre la peinture de Frédéric Blaimont et tombe en admiration devant l’une de ses huiles sur toile : un couple sur la plage, l’homme allongé, bedonnant, offre avec générosité son humanité débordante, les complexes enfouis sous le sable. Ce ventre rebondi m’hypnotise.
Je commence alors à écrire un petit récit en forme de Nouvelle. J’en informe le peintre et le remercie pour l’inspiration ; il me répond avec une extrême gentillesse et souhaite que je le tienne au courant de mes avancées.
Je poste sur une plateforme d’auteurs sur le net la première mouture d’un extrait sans temporalité, sans début ni fin.
Pas de plan, juste un élan d’écriture et nomme la séquence : « Quatrième séance de pose ». Les retours de lecteurs sont enjoués et m’invitent à en écrire davantage.
De Nouvelle, je passe à Novella. Le nœud de l’intrigue se précise, évoque des hontes anciennes portées tant par Jeanne que par Roger, à les fourvoyer dans leur présent.
Les chapitres s’enchaînent et s’ajoutent de semaine en semaine. les retours sont positifs ; les lecteurs attendent le moment où ils en connaîtront davantage.

 

Le récit se développe

 

Ce n’est plus une Novella ; cela devient un roman en cours d’écriture tandis que Jeanne et Roger prennent le contrôle de leur histoire. Je ne peux plus écrire ce que je veux ! Ils exigent un début, envisagent une fin et m’obligent à tout reprendre pour mettre de l’ordre et de la cohérence dans leur histoire. J’obéis gardant la honte comme thème principal ; ils manifestent un accord mitigé, chacun de leur côté, ajoutant un « On verra bien » qui me satisfait à moitié et me pousse au doute.
D’autres histoires m’entraînent ailleurs ; Jeanne et Roger expriment leur mécontentement. Chaque matin, Jeanne me toise de son regard hautain ; chaque après-midi, Roger m’insulte en bougonnant.
Les lecteurs m’écrivent en me demandant : « Alors JEANNE DE… T’en es où ? » Ce titre de JEANNE DE… je l’ai posé à la va-vite ne sachant quel patronyme lui attribuer. À constater l’habitude prise d’évoquer le roman en cours de cette manière, je le garde. Le « De » devenant plus important qu’un quelconque nom de famille à compléter, laissant à chacun la liberté de s’interroger sur les « … » à remplir.
Q
uant au thème du roman, la honte se décline bien en toile de fond sans presque jamais être nommée, car je souhaite inscrire du léger dans le difficile.
Enfin, ce roman porte sur la tolérance et l’amitié entre deux êtres que tout oppose a priori. Il ne parle ni de sexe, ni de violence, ni de femme en perdition, ni de beau gosse aux allures carnassières de grand méchant loup, ni de développement personnel, ni de Comment gagner des millions en huit jours.

 

Le mot Fin se pose et la publication tarde

 

J’écris le mot Fin le 28 juin 2018. La récriture et les corrections se réalisent par à coup jusqu’en novembre 2021, période durant laquelle des lecteurs, des amis et l’un de mes fils m’invitent fortement à le publier ailleurs que sur le net. Entre décembre 2021 et janvier 2022, soit trois ans et demi plus tard : c’est chose faite !
Je ne peux évoquer JEANNE DE sans remercier ceux qui m’ont accompagnée dans l’aventure et la plateforme Scribay qui a accueilli cette histoire parmi tant d’autres, je crois les avoir tous cités à la fin de mon livre.

Edit du 23 avril 2022

Avec une grande joie, j’ai reçu le Prix des Nouveaux Ecrivants 2022 avec JEANNE DE décerné par le Cercle des Lecteurs des Sorgues dans le cadre du Festival Lire sur la Sorgue !

Si vous le souhaitez : lire un extrait 

Si vous souhaitez le commander avec l’option « dédicace personnalisée », c’est par Là !

JEANNE DE est disponible partout ainsi qu’à la librairie Le passeur de L’Isle, 7 place de la Liberté à L’Isle-sur-la-Sorgue (84800).

Je vous souhaite une belle journée, comme une belle nuit en espérant que la lecture de ce roman vous réjouira.
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Claire
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Quelques retours de lecture de JEANNE DE

        Instagram – Aurelren1   20 juin 2022

Un bijou. De pure délicatesse, d’authenticité, de pudeur, de tolérance, d’humanité, de justesse. Le miroir de la vie, douce amère, mélange de joies et de combats.
Merci à @cmleguellaff pour la puissance des demi-mots, et des mots magiques, pour la liberté d’interprétation et l’invitation à l’introspection et à l’imagination.
Je quitte ce livre avec les larmes au coin des yeux. Il m’a emportée…

 

Babelio – Piedesayrolis   28 septembre 2022
Jeanne De… de Claire Le Guellaff
★★★★★
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Je m’étais résolu il y a longtemps de publier un article à propos de « Jeanne De… » de Claire le Guellaff.
Cependant, me méfiant de mon enthousiasme premier, j’avais repoussé l’action à plus tard. Et donc, par souci de méthode, il me fallut bien après 6 mois reprendre le livre pour l’aborder avec recul. Et l’enthousiasme est ressurgi. Voici une œuvre originale, sensible et bien emmenée. Mais quelle est donc cette magie qui m’emporte et m’illumine d’un bonheur délicat?

Les personnages sont bien campés. A coup de petits polaroïds courts, précis, incisifs, les situations se construisent. La langue est belle, les phrases sont courtes, descriptives, justes, absentes de commentaires ou de jugement. Ce sont en fait des didascalies. Nous regardons avec l’auteure ce qui se passe. Nous entendons ce qui se dit. Et le récit chemine, en expansion à chaque élément découvert, un peu comme une boule à facettes sombre qui s’éclairerait de l’intérieur, révélant peu à peu ses dimensions. Et nous voici piqués de découvrir l’élément suivant, comme dans un jeu de patience infini dont nous retournerions les cartes une à une, conscients qu’au delà des cartes déjà révélées d’autres visibles ou invisibles pourraient nous dévoiler une nouvelle illumination et transformer le sens de ce qui était en construction. Merci à l’auteure de nous convier à ce jeu d’ouverture joyeux et étonné.

Voici un livre plaisant du bonheur qu’offre une fugue de Bach, caressante à l’oreille, enflammant l’esprit dès qu’on en débusque la construction et la maîtrise, inspirante par son souffle humain et spirituel. On se réjouit de découvrir d’autres écrits de Claire le Guellaff.

Jeanne De...
Babelio – Cecicela   22 mai 2022
Jeanne De… de Claire Le Guellaff
★★★★★
★★★★★
 

 

Un beau roman où l’on voit comment Jeanne parvient à se défaire de ses souvenirs cauchemars grâce à son amitié improbable avec Roger, son modèle d’emblée sous-estimé. Mais l’amitié qui nait est plus fort que tout. C’est une sorte de huis-clos entre trois personnages dont Jeanne est le centre bien aimé. La peintre, l’alcoolique, le galeriste. Trois personnes qui se battent pour vivre malgré leurs blessures. Et s’en sortent. Au final, peu à peu, leur tendresse respective transparaît alors que la peinture de Jeanne explose les limites. Bravo !
 
 
LouisJmt
Très belle histoire pleine de sens et d’humour. Jeanne de nous renvoie à nos regards sur nous même, sur les autres, à nos histoires et vécus personnels, nos qualités, nos failles qui font toute notre singularité et notre beauté.
J’ai beaucoup aimé lire et découvrir comment deux mondes qui s’opposent peuvent se rencontrer, s’apprécier, se lier et se comprendre avec beaucoup de maladresse, de drôlerie et de sensibilité.
Je recommande !
 
frank84
Il y a des livres qui parfois traversent votre existence et vous laisseront un souvenir indélébile , effet du hasard, d’un concours de circonstances, ou de la providence ?  » Jeanne De » est de ceux-là. Une histoire simple, ciselée sous une plume visuelle, fine et subtile . Trois personnages-Jeanne, Roger, Georges, et un chien (« Connard » ou Monsieur Connard « ).Ils traversent la vie avec maladresse, parfois en titubant, cachant pudiquement leurs cicatrices.
Histoire de destins croisés, de blessures, de non-dit; improbable convergence des  » acteurs » ou rencontre évidente ?
Une sorte de huis clos, intense, des dialogues incisifs et colorés ( taillés au scalpel chirurgical ) dans un tourbillon de tendresse et de délicatesse parfois dissimulées.
Ce roman nous offre une palette de couleurs poétiques , nos émotions s’entrechoquent Joie, Tristesse, Espoir, Sourire complice ( petit rictus), Sourire plus affirmé, Rire franc décomplexé ( à gorge déployée ), mais
souvent l’œil un peu mouillé.
Ce roman est une perle, tendre, délicat et terriblement Emouvant, dont on ne sort pas indemne .
Lien : https://www.babelio.com/livr..
 
 
 
 
 
 
 
 
 
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À propos de Sélection des encombrants

À propos de Sélection des encombrants

Là où tout a commencé

 

D’un concours de Nouvelle – Polar du terroir

 

À propos de Sélection des encombrants.
Fin 2016, la plateforme Scribay et Librinova organisent u
n concours « Nouvelle – Polar du terroir ». Le dix-sept décembre en fixe la date butoir.  Je commence le récit le 14 novembre 2016, soit un mois pour l’écrire. La contrainte se double de l’exigence de 50 000 Signes Espaces Comprises, soit environ 8000 mots.

 

À contre-pied

 

Pour cette histoire, loin de vouloir glorifier un terroir comme il est demandé, je souhaite en prendre le contre-pied et, par le point de vue critique d’un personnage particulier : le dénigrer. Une adolescente se dessine alors en personnage principal. Je choisis le département de l’Ain pour décor ; j’y réside à l’époque. L’industriel côtoie le rural et tous deux se partagent la zone d’emploi. C’est un département magnifique, aux paysages variés, à l’histoire riche et aux habitants chaleureux et généreux. 

 

À l’origine, la « Lettre N°6 »

 

En juillet de la même année, j’écris un petit texte en réponse à un défi d’écriture lancé par @Jonas sur une plateforme d’auteurs : « Écrire une lettre en forme d’excipit avec un gros paiement à la clé. » Je nomme ce texte : « Lettre N°6 ». Le parti pris ? Un sentiment d’oppression à sa lecture, une écriture adolescente et le polar pour genre littéraire. De cette courte lettre, l’histoire se comprend, se devine à demi-mots. La fin dicte le contenu à dérouler ; il ne me reste plus qu’à le développer.
Enfin, plus facile à dire qu’à réaliser. Le format exigé oblige à la concision et au semage d’indices sans chausser les gros sabots. Ce texte porte déjà le titre en ses lignes, à savoir Sélection des encombrants.

 

Alex – Treize ans

 

Alex, en adolescente surdouée, s’impose d’entrée en personnage principal pour ce contre-pied souhaité au départ lors de l’évocation de son environnement. Avec ce regard critique et acerbe qu’ont la plupart des adolescents, Alex agace, surprend et, contre toute attente, suscite l’empathie : son père meurt sous ses yeux dès les premières lignes du récit. Sa douance désarçonne, interroge dans sa relation aux autres, entre ses attitudes au sortir de l’enfance et ses réflexions adultes.

 

Du mot Fin à la publication

 

En janvier 2017, les résultats s’affichent après délibérations : Sélection des encombrants reçoit le premier prix, le prix du public et le coup de cœur du jury. La nouvelle est publiée en un ouvrage collectif. 
Je reprends mes droits d’auteur sur cette nouvelle un an plus tard et, comme pour JEANNE DE…, je retire le texte du net et traîne à en faire quelque chose.
En janvier 2022, je me décide enfin à le publier. Le pli est pris !

 

Cela devient le récit d’Alex.
Cette histoire ne relève que de sa vision. Aussi, ne prêtez foi à aucune de ses appréciations concernant l’endroit où elle vit. Mille excuses aux bressannes et bressans, aux bugistes, aux aindinoises et aindinois, aux burgiennes et burgiens, aux péronnassiennes et péronnassiens, si vous trouvez les propos d’Alex abusifs et déroutants.

Si vous souhaitez le commander avec l’option « dédicace personnalisée », c’est par ICI !

Je vous souhaite une belle journée, comme une belle nuit en espérant que la lecture de cette Novella vous comblera. 
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Claire
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      • Mardi 21 février 2023
        Martine Platarets

        Excellent polar, un vrai régal ! Merci pour notre rencontre ! 
         

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Le temps d’un double expresso

Le temps d’un double expresso

 

Quand je dis que j’écris

Là où il est question d’information.

 

Loin des Pitchs efficaces recommandés pour convaincre et se sentir légitime en tant qu’auteur, le temps de boire un double expresso : je vous propose en Vous ou en Tu les questions fréquemment posées quand je dis que j’écris et auxquelles je réponds plus ou moins adroitement. Tant il est vrai que selon l’humeur ou le temps qu’il fait, la réponse peut différer d’un jour à l’autre. Je reste parfois désappointée mais souvent heureuse qu’on me les pose ; il y a mes propres évidences que je ne peux survoler sans en donner quelques éclairages. Pour un second degré : ce qu’il ne faut pas faire.

Prenons le cas d’une rencontre au hasard à la terrasse d’un café : un ami, une relation qui me connaît un peu… parfois un peu plus. Alors que je sirote mon café l’air de rien, je l’informe que j’écris et viens de publier l’un de mes romans en précisant son titre. Après l’étonnement, le sourire en complément, voire les félicitations, il me demande : “Ah, et t’écris quoi ?”

Ah, et t’écris quoi ?

Là où il est question du genre littéraire.

 

Comme j’écris de tout et tâte de plusieurs genres littéraires, difficile de faire court bien que le questionneur s’attende à une réponse adaptée et efficace. Rappelons qu’il s’agit d’une disponibilité temporelle autour d’un café. Alors, dans un souffle maîtrisé que j’imagine audible, je débite : “Des nouvelles, des romans, de la poésie, des chroniques…” Si le double expresso est rallongé, je rajoute entre deux gorgées : “Je navigue entre le court et le long” et ponctue la réponse d’un grand sourire, niais la plupart du temps. Le questionneur prend un air entendu à mon grand soulagement et poursuit par un : « Et ça s’adresse à qui ? »

Et ça s’adresse à qui ?

Là où il est question du lecteur-cible.

 

Voilà la question-piège ! Sans préparation, j’hésite à la vitesse de l’éclair entre plusieurs options. Comme mon lecteur-cible est pluriel ; j’esquive par un téméraire « J’écris pour divertir. » Comme j’affectionne différents genres littéraires qui, pour embrouiller les codes, s’entremêlent, il en est de même pour mes lecteurs-cible. Alors, pour rester concise sans dérouler le contenu de mes réflexions, je complète par : « Les adultes » ou « Les enfants » ou « Les adultes et les enfants ». Pas sûr que ça satisfasse le questionneur. Comme il reste sur sa faim, en l’occurrence sa soif, il propose un deuxième double expresso accompagné d’un : « Et ça parle de quoi ? » Je comprends qu’il a du temps, manifeste de l’intérêt et de l’empathie et que, pour lui, je ne suis pas bien claire, même si mon prénom exprime le contraire.

Ça parle de quoi ?

Là où il est question du thème général et du sujet particulier.

 

Je pense thème de prédilection récurrent ET sujet particulier ! Une gorgée de breuvage plus tard, je livre l’information, comme par exemple : « Ça parle de l’enfance et de son impact sur les relations entre les adultes devenus. » Si le questionneur ouvre de grands yeux ou avale de travers, je développe avec humilité tout en m’égarant : « Entre confusion et méprises. » S’il me dit « Je comprends »: je suis soulagée ; s’il regarde au loin : je suis perdue. Pas trop longtemps car il revient à son questionnement de départ oubliant qu’il me l’a déjà demandé : « Mais c’est quel genre, en fait ? » Le « en fait » montre que ma réponse initiale a failli.

Mais c’est quel genre ?

Là où il est question du lecteur et de ses préférences.

 

Je me trouve alors au creux et au cœur d’une évidence, pour moi,  pas pour mon interlocuteur. Je choisis alors de poursuivre. À son sourcil relevé, j’enregistre que c’est peine perdue. Je botte en touche et m’appuie sur ma quatrième de couverture – quand elle est écrite – et cette phrase si simple qui résume tout et qui lui est destiné. Rassuré, c’est à ce moment-là qu’il me questionne plus intimement : “Ça t’est venu comment ?”

Ça t’est venu comment ?

Là où il est question de l’inspiration et du talent caché.

 

Selon un adage qui fait toujours son temps : “On a du talent ou on n’en a pas.” Je sais bien qu’avant de me lire celui qui se trouve en face de moi croit que je ne peux pas en avoir, car, s’il me connaît, il l’aurait deviné depuis longtemps.  Consciente de ma solitude à cet instant-là, je prends la pagaie et commence à ramer. Je rame à petite poussée, avec humilité et simplicité. Je me raccroche au concret. Il propose de continuer la tournée d’expressos ; j’affiche mon plus grand sourire dans un soupir de soulagement. Je juge prudent de passer au déca ; je sens que d’autres questions m’attendent sans en connaître l’ordre d’arrivée. Un silence s’installe entre nous, les bruits des conversations des tables à côté me parviennent, mais je reste concentrée. À raison, car, les yeux dans le vague, le voilà qu’il lance :“Écrire, ça doit prendre du temps…” Sans savoir si c’est une interrogation adressée, j’attends que son regard revienne à moi. Là, je m’autorise à répondre.

Écrire, ça doit prendre du temps ?

Là où il est question du délai pour accoucher d’un roman dans la souffrance, ou pas.

 

Difficile d’admettre qu’il m’a fallu trois ou cinq ans pour écrire mon premier roman et le publier. Difficile de lui avouer, sans le perdre, que j’en écris plusieurs en même temps, avec deux ou trois nouvelles pour mes récréations. Comme je comprends qu’il me faut être efficace, je calcule mentalement combien de temps il m’a fallu RÉELLEMENT. Dans la plupart des cas, le délai est divisé par deux, voire par trois ; je lui précise, avec l’air de la connaisseuse et en habituée, qu’il y a aussi le temps de la réécriture et des corrections. Son « Hum, ah oui ! » valide le propos, à ma grande joie. Et là, sans savoir pourquoi, il me demande, comme si sa future lecture en dépendait : “Pourquoi t’as pris un pseudo ?” ou “Pourquoi t’as pas pris un pseudo ?”

Pourquoi un pseudo OU pourquoi t’as pas pris de pseudo ?

Là où il est question de l’auteur et de sa petite personne.

 

Je tente le « Parce que… Pourquoi pas ? » Je ne rame plus, je plonge en sous-marin dans les dédales de mes anciennes hésitations bien trop longues à expliquer. Je maintiens : « Parce que… Pourquoi pas ? » Mon interlocuteur, loin d’être convaincu, conclut par un : « En fait, tu racontes ton histoire, ta vie ? »

En fait, tu racontes ton histoire, ta vie ?

Là où il est question du narrateur et de l’auteur.

 

L’illumination me vient, à retardement ; alors que j’aurais dû le préciser lors de la première question, j’expulse : « Fiction ! » et obtiens en retour : « Fallait me le dire avant ! » Mais si j’écrivais de l’autofiction,  ça se compliquerait. Quant à l’autobiographie, la réponse est simple et serait un « Oui » tonitruant et triomphal. Les choses s’étant éclaircies, il ne lui reste plus qu’une information importante à recevoir, banale en soi pour lui : « T’es publiée chez qui, on peut te lire où ? »

T’es publiée chez qui, on peut te lire où ? 

Là où il est question de la légitimité de l’auteur et de son référencement.

 

Sans maisons d’édition, y a t-il un salut ? Sans maisons d’édition ayant pignon sur rue, y a t’il une quelconque légitimité ? Je réponds : « Je suis auteur indépendant » précisant « par choix. » Soit je touche le fond à ses yeux, soit j’obtiens le regard enthousiaste de mon interlocuteur, pour peu qu’il soit artiste aussi ou qu’il ait un profil de libéral.
Je lui demande alors où il a l’habitude de se fournir en livres et, là, plusieurs options s’offrent à moi. Il me répond qu’il lit très peu, voire pas du tout. Aïe, je garde le sourire, en forme d’espoir. Il me répond qu’il lit beaucoup et se ravitaille chez son libraire, reconnu pour la qualité de ses conseils. Re-Aïe, jeune auteure, il y a peu de chance que ce libraire-là ait entendu parler de moi, encore moins qu’il m’ait lue. Il me répond qu’il flâne un peu partout, chez les libraires et en ligne ; victoire, je lui indique que je suis référencée PARTOUT ! Prenant mon courage à deux mains et constatant que la fin d’après-midi est entrée dans notre discussion, je propose gaiement « Un ptit apéro, ça te dit ? » Je ne m’attarde pas sur le « C’est pas de refus » même si l’enthousiasme me gagne, car l’intérêt de mon ami me percute avec un « Que me conseilles-tu de lire en premier ? »

Que me conseilles-tu de lire en premier ? 

Là où il est question de choisir – ou pas –  pour le lecteur et du contrat lecteur-auteur.

 

Bien sûr, j’ai mes préférences et c’est délicat de répondre à un telle question ; l’éviter l’est tout autant. Quelle promesse lui dérouler s’il souhaite me lire ?Je me raccroche alors à ce qui aurait dû être le point de départ : ce qu’il aime ! S’il répond la Fantasy, c’est pas gagné. Alors, je l’invite à parcourir un extrait. Encore faut-il l’avoir prévu et lui indiquer où et comment !
Des doubles expresso consommés à l’apéritif, vient le moment de se quitter. Un « À très bientôt » surgit entre un questionnement et une affirmation.

À très bientôt ?!

Là où il est question de remercier l’éventuel futur lecteur.

 

Oui, je le remercie chaleureusement, car il vient d’offrir de son temps et a manifesté de l’intérêt. Je ne sais s’il me lira ; peut-être en parlera-t-il autour de lui ? Peut-être pas, mais merci à lui pour l’aide apportée par ses questionnements ! Loin des pitchs formatés et à l’uniformité souvent inconvenante, je préfère me tromper parfois, rester honnête si je ne sais pas répondre, buguer dans un grand éclat de rire. Ça aussi, ça fait partie du contrat !

Cœur remerciements

Bien à vous !

Claire
Signature site Claire Le Guellaff

Cœur remerciements

Samedi 4 février 2023
Sacha Barault – Auteur « 
Bravo Claire, c’est terriblement bien expliqué ! Avec toute l’authenticité du vécu. »

Piè des Ayrolis « Que dire? Que j’aime et que je me régale! Merci.« 

Lundi 6 février 2023
Arc Ensky « Bonjour Claire, oui, je me souviens parfaitement de ce texte. Il est à lui seul un vaste sujet. Pourtant, il y a une phrase qui résume assez bien le travail ciselé de tes personnages et précisément de « Jeanne de… » : « sans savoir si c’est une interrogation, j’attends que son regard revienne à moi. Là, je m’autorise à répondre. » Cette attention particulière permet d’accueillir tout en se protégeant. Une alchimie des sens qui favorise la communication bienveillante du fait qu’elle reste vigilante au moindre soubresaut. La pause, les suspensions, le silence d’un battement de cil préserve toute la valeur de l’échange. Et nourrir cet interstice en quelques mots fait de tes livres, des œuvres qu’on aime lire. Bien à toi. A. »

 

 

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Gestes d’écriture

Gestes d’écriture

Gestes d’écriture / Le jour, ça commence comme ça : un lé de soleil en diagonale, de l’extérieur vers l’intérieur, de la droite vers la gauche. Une liane du dehors venue se placer avec précision sous le regard et qui s’étale sur la couette avant de percer le dedans. Puis un plateau, une tasse, une cuillère, des cigarettes et leur briquet, importés dans une demi-absence. Important le briquet : il m’allume ! La lumière s’appesantit… et voilà qu’elle veut me pousser, me jeter hors du lit. Ce n’est pas un appel, c’est une sortie. Une éjection d’un dedans douillet, parce que gonflé de chaleur et surfacé de lumière, pour aller vers un dehors actif. Me sortir d’un passif rembourré, dodu comme un coussin en attente, vers un actif où donner, à me dépouiller du supplémentaire acquis durant la nuit… prête à lester l’écriture d’un souffle, d’un jet, d’une expiration de mots à dire.

/ La nuit, la lumière vient de l’intérieur pour piocher au dehors et alpaguer l’extérieur ; tout devient urgence. Dès que le regard s’active dans ces nuits-là, sur le noir, la main automate se pose sur le clic de la lampe et l’actionne. Le fil clair illumine la diagonale inverse du jour, de gauche à droite, parce que la position de la dormeuse insomniaque se maintient invariable. L’écriture sera différente si levée, éveillée, par le gauche à droite, ou par le droite à gauche. La nuit, le jour… la lumière de la nuit et celle du jour : deux mouvements antagonistes aux heures différentes. La nuit, sans poussières à soulever mais des confusions à l’esprit ; le jour avec son air matérialisé par les volutes de cigarettes, poussières blanches compactées en faisceau à largeur variable. Je m’y suspends.

/ La nuit, le jour : un accrochage de mots en guirlandes, main droite-main gauche, ambidextre aux crayons de papier, mes deux mains se disputent les feuilles du carnet. Les feuilles de droite et celles de gauche. À changer de main, j’écris différemment, tant la forme que le fond : un jeu de mains pour des tricotages d’écriture. Vient le moment où il me faut rassembler d’autres carnets déjà remplis, relire des pages pliées en rappel, des bouts emberlificotés de mots, de phrases posées en urgence de mémoires. Des ponctuations aussi : des points-virgules, des exclamations et des suspensions alignées comme des grains de poussières de sensations cachées. Les neurones en bataille, ces « tout » se mélangent dans un joyeux bordel d’urgence, à happer le dehors, à casser le silence, à l’entrecouper et le morceler. La chambre alors, plus tard le bureau, prend son existence, happe, dilue et engloutit le lit, le plateau, la tasse, le briquet, dans son espace. L’élan d’écriture se saisit du monde et de mes mondes. Je me lève pour le jour. Je romps les attaches de la nuit qui m’avait endormie.

Ça commence comme ça, par un échauffement du figuré. Si près et si loin de moi en même temps : proche dans l’indicible et éloigné dans le reste à écrire. À l’entre-deux du Livre, le geste s’imprime.

À contre-nuit, il suffit d’une suspension ou d’un agrippement maladroit pour que le trapèze porteur se contracte, lance la douleur qui retiendra le geste. L’ordinateur, au centre du plateau de verre du bureau de la pièce d’à côté, s’éloigne. Le trapèze aux fibres-bâtonnets, rempli d’impostures, d’illégitimités, de craintes et de naïvetés, forme un sac pesant qui déséquilibre la posture et m’entraîne à vouloir rompre ses attaches pour m’en soulager. Un muscle qui se tord et se gonfle de trouilles.

/ Ça vient de loin : d’objets d’enfance, de ces crayons de papiers, de ces gommes rose et bleu adulées, si importantes et si attristantes à la moindre déchirure entre le rose et le bleu.
/ Ça vient de tout près : des objets littéraires de ceux qui se nomment « sachants », à les craindre, les ériger en sentences et en rejets des écritures malaisées. Sur ce trapèze, le geste d’écrire se balance entre le tort et la raison … Soit il permet, soit il interdit. Ma capacité se joue dans ce triangle au cœur de l’élan d’écriture ; épaule-nuque-colonne vertébrale, au centre : le mouvement. On le nomme muscle extrinsèque, quelle ironie ! S’il me laisse tranquille, je peux prolonger les lignes de papier par celles formatées de l’ordinateur. La récriture se joue entre ces deux lieux ; elle atténue les reliefs des objets qui encombrent le plateau, le bureau, ceux qui préparaient, conduisaient de la voix-papier en désordre vers celle mise en sens revisités sur l’ordinateur.

/ Le papier me garde au-dedans ; l’ordinateur me place en dehors. Sensation forte de m’éloigner jusqu’à me séparer du geste premier. Entre le dedans et le dehors, il y a l’écran. Je réajuste les lunettes, plisse les yeux vers cette autre que je balbutie en lignes codées, en ajustements : paragraphes, blocs d’espaces travaillés, mots revisités et choisis, lectures itératives à me saouler. Un condensateur au centre du plateau de verre, tout autour l’amoncellement me rassure, me contient, me resserre. Je devine, dans l’angle mort, l’empilage des carnets, les livres ouverts, des bouts de papier, de tapis, de canapé, d’idées effleurées, de photos, de capuchons de couleurs. Je touche d’un doigt l’agrafeuse, d’un autre la tasse de café. Les poignets sur le bord  me garantissent l’ultime sensation de jonction entre deux mondes, entre désordre et ordonnancement, dans un besoin vivant d’éprouver les points de contact.

Pendant cet autre temps, le regard perce l’écran, le traverse et s’assujettit à l’intuition d’un minimum acceptable qui sera donné à lire.
La constitution d’une vision d’écriture

©Claire Le Guellaff – 2019
Signature site Claire Le Guellaff

 

 

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Plaidoyer pour l’irrévérence

Plaidoyer pour l’irrévérence

Balayer les On, en finir avec les Nous, les Il et autres Elle ; il faut, à ce plaidoyer, parler de soi. Alors, place au Je. Assez de In, de Voix off et de regards omniscients tendus sur la ligne et attendant le signal de départ à poser la pointe pour écrire.

Cette ligne signe chaque jour ma présence au monde, bien tracée et bien délimitée telle une démarcation à franchir. Pause avec arrêt sur image, juste avant la relance : l’heure sonne l’irrévérence.
Mon coming-out n’a rien de sexuel. Il ne porte ni sur un genre, ni sur une aspiration politique ou religieuse. Il ne retranscrit que l’étape qui m’a permis d’ouvrir mon placard. Ce placard, j’en suis responsable un peu, beaucoup, et peut-être à la folie. Tout petit au départ, il s’est agrandi sous les interrogations, les remontrances parfois, le rappel à l’ordre et à la réalité, souvent !
Je m’y étais enfermée par secret ;  je l’ai transformé en cage à la porte d’accès verrouillée. Je l’ai aménagé de rêves et de cauchemars. Rempli de papiers et de livres qu’on disait incongrus pour mon âge à l’époque, je l’ai fortifié envers tout et contre l’avis de tous. Ce placard devint mon univers – et mon refuge –  scellé par mon silence.

Petite, je croyais à la magie des sens. Je m’en repaissais. Sous les violons, je vibrais. Je pleurais la corde pincée. Au creux du cœur, je sentais la touche frappée. Et mon âme s’évadait avec la mélodie. Plus tard, à l’âge dit de raison, je m’offrais mes premiers livres avec l’argent caché au fond de ma poche. Livre est un grand mot : j’allais acheter en cachette le journal de Mickey,  les aventures de Sylvain et Sylvette et de Rahan. De retour dans ce qui me tenait lieu de chez moi, je me faufilais sans qu’on me voie pour m’évader à lire. Parce que chez moi, voyez-vous, on ne lisait pas, on travaillait ! D’injonctions en supplices, je me suis sacrifiée sur l’autel de la vindicte parentale. Trop fort ? Non, à la mesure du temps qu’il m’a fallu pour oser dire ce qui me fait.

Je me sens artiste et écrivain depuis l’enfance. Me définir ainsi me demande du courage. Je balaye la honte et l’outrecuidance de tels propos pour brandir l’irrévérence que je porte en moi depuis si longtemps. Car en fait, il s’agit bien là d’irrévérence. Je l’ai canalisée tant bien que mal et souvent noyée sous d’autres exigences. J’ai répondu aux appels du Gagne-ta-vie.  J’ai cueilli des petites gloires au grand arbre du statut social ; je me suis chargée d’apparats et d’apparences à celui placé sous son feuillage et me suis offerte ses fruits argentés. J’ai cru étayer ma vie de l’excellence que je recherchais, par défaut. La brillance se reflétait et emportait l’insatisfaction bien loin de mes préoccupations. Annexée et robotisée à souhait, j’ai vécu ainsi dans un confort surfait dont je ne voyais ni ne sentais la fissure qui s’amorçait.

Par peur et par discrétion, j’ai enfoui mes élans. La crainte du rejet s’est amplifiée. À chaque tentative de montrer cet autre aspect, je reçus des sourires ironiques, déplacés et dégradants jusqu’à parfois me discriminer. Le risque devint trop grand quand je me mis à occuper une voie sur laquelle, parait-il, mon avenir se traçait. Un avenir dont d’autres s’approprièrent la conduite, pour mon bien, et à l’ombre duquel ils se mettaient à briller. Ils m’ont alors conseillé de moins en dire pour me protéger, de moins en faire pour gravir les échelons. Car enfin : « Écrire : c’est se dévoiler ! » De ce voile imposé, j’ai commencé à dépérir à voir la vie et mon horizon se noircir. Je me suis rendue invisible et oubliée sur le quai d’un train mis à l’arrêt qui rouillait à m’attendre.  À l’ombre, je me suis persécutée à refréner mes élans contrariés.
Plus tard encore, mon visage afficha le masque de bienséance répondant aux exigences d’une société de bon aloi et feignait ainsi le bonheur d’une réussite acceptable à ses codes. Pourtant, durant toutes ces années et sans relâche, j’écrivais. Mon placard engoncé rapetissait. Une pièce fermée le remplaça. La clé symbolique devint bien réelle. Sur les étagères, j’empilais en vrac des feuillets, des prospectus annotés quand l’idée était trop pressante et qu’à ma main je jugeais qu’ils feraient l’affaire. Des histoires riantes se juxtaposaient à des drames. Des soupirs se mettaient à l’essai et à l’épreuve des rimes. Un fatras de sensations, d’émotions et de sentiments que je pensais ne jamais classer, faute de temps et surtout pour cause d’orgueil. L’orgueil dans ces moments-là a été mon pire ennemi. Oui, l’orgueil, celui qui vous fait croire que vous ne valez pas grand-chose parce que vous n’osez pas. Le désespoir vint à mon secours. L’étiolement transforma l’isolement en énergie salvatrice.

Cet été là, en 2014, j’ai osé un premier pas vers ce que je suis. Bien m’en a pris, je me sentais prête à tout et surtout à l’affrontement. J’ai dit simplement à l’amie assise à mes côtés : « J’écris ! » En réponse, je reçus un grand éclat de rire. Vous savez celui qui vous liquéfie par son ironie. J’ai pensé alors que j’allais perdre beaucoup d’amis à m’en écarter, mais le premier pas était franchi. D’autres ont souri, ajoutant à leur compassion : « Tu te protèges, au moins ?  » Sur et sous le coup, je n’ai pas compris. Ils ont précisé :  » Tu as pris quoi comme pseudo ?  » Ce à quoi j’ai répondu que je ne souhaitais pas en utiliser. Si je prenais le risque de dire, pourquoi me cacher ? Leur air effaré me fit comprendre tout l’enjeu d’une telle déclaration. Entre censure des uns et autocensure, comment allais-je les protéger, si d’aventure je m’amusais à les exposer ? Ma liberté devenait à leurs yeux outrageuse et outrancière. J’abusais ainsi de leur amitié qui, je m’en suis aperçue dès lors, n’avait rien de gratuite. Sous leurs regards, j’apparaissais inconsciente et inconséquente. J’endossais un costume mal taillé d’observatrice mal intentionnée : une ennemie !

Remplie de toutes mes tares, j’ai poursuivi mon chemin. Aux inconnus rencontrés en d’autres lieux, à la question habituelle « Tu fais quoi dans la vie ? », j’ai omis ma profession et précisé apprenti-écrivain. Contre toute attente, je m’aperçus que je ne dérogeais à aucune règle.  Mieux, à discuter et échanger, ils conclurent pour moi : « Enlève apprenti, on croit que tu portes plus haut le préjugé que le fond.  » Je me suis libérée de la falsification et je deviens chaque jour davantage authentique. Le doute existe toujours. Je marche dans son empreinte mais elle revêt moins d’importance.

La troisième grande étape de ce coming-out particulier se réalisa lors d’un échange anodin avec l’un de mes fils, le plus jeune. Au détour d’un fou-rire, je lui confiai que j’écrivais. Je me souviens de son arrêt, figé dans un instant gravé dans ma mémoire à jamais. Lentement, les larmes ont dérivé sur le bord de ses paupières. L’image s’est ranimée, il m’a prise dans ses bras et m’a serrée très fort, heureux.

Aujourd’hui quelques personnes sont avisées. Certaines d’entre elles demandent à et où me lire. Je leur refuse de moins en moins l’accès. Je crains parfois l’avidité malsaine et ne sais pas la reconnaître. J’ai entendu, pour avoir mal anticipé le contre, qu’écrire participait forcément d’une thérapie. Je conviens que c’est la pire des appréciations. Car, à ceux-là, il leur faut une cause, voire un alibi à l’acte d’écrire. Comment leur faire comprendre que cela est en moi, depuis toute petite. Quand je précise que j’apprends toujours, je sens leur satisfaction à relever mon effort. Je reconnais alors la suffisance des bien-pensants et leur déni de la présence d’une qualité ou d’un talent. Ils n’entendent rien. Je parle de mon identité garante de ma légitimité. Il s’agit d’une réalité : la mienne ! Elle me transforme irréversiblement. Chaque jour, je me mesure à moi-même sans complaisance et sans illusion. Je renonce à me fourvoyer ailleurs et à perdre mes exigences.
Je choisis aussi d’ignorer l’agressif et le péremptoire. Ils cachent quelques affres qui ne m’appartiennent pas. Je suis parfois confrontée par cette exposition à des lecteurs et des correcteurs à la verve acerbe, aux mots drus et piquants. À chaque aiguillon reçu, je saigne ; je suis fragile. Je me protège tant bien que mal de l’agressivité ainsi offerte et pointée, sollicitant tellement la mienne en écho. J’en connais d’autres, soumis aussi à l’exercice difficile de l’écriture, qui saluent et toquent à ma porte avant d’entrer. Ils demandent s’ils le peuvent, mettent en avant le respect, la considération, pour ne franchir mon seuil que si je les accueille ou les encourage. À ceux-là, je dis merci. D’eux, j’écoute les conseils et les avis car ils sont discrets et prévenants à mon souci de bien écrire, de retranscrire un univers qui n’appartient qu’à moi. J’insiste, il s’agit de mon univers et de celui de personne d’autre. Certains s’immiscent pour déranger mes arrangements et les cuisiner à leur sauce. Je leur demande alors, avant toute chose, de s’attarder sur le point de vue qui n’est pas le leur pour qu’ils l’entendent et le comprennent.

L’acte d’irrévérence me rend à la liberté mais aussi à l’humilité et à la modestie : un état de conscience prégnant et porteur de valeurs. Il s’est commis dans l’irréversible puisqu’il parle profondément de moi, de ce qui me fait et de qui je suis.

©Claire Le Guellaff – Février 2016
Signature site Claire Le Guellaff

Michele Dealbertis

Magnifique plaidoyer ou chacun peut se reconnaître .. merci Claire cet espace offert est un superbe cadeau♥️

Sacha Barault – Ecrivain 

Formidable ce texte, il y a là toute la profondeur de ce que tu es. Je crois chaque mot, chaque phrase, j’admire, de nouveau, le choc, le but atteint par chaque intention déposée par ta plume.
Moi dont le chemin est inverse au tien, je me tenais silencieux parce que le monde riait de mon absence sidérale d’études, j’ai pourtant vécu le même combat. Et tu m’as fait comprendre la force du « je » au cours de cette lecture offerte et généreuse qui a changé ma vision de ce pronom.
Ce texte est splendide, merci de l’avoir écrit, et je prétends parler au nom de ceux qui osent l’écriture.
A bientôt ! 
***
Je souhaite aussi remercier chaleureusement celles et ceux qui ont apposé leur premier commentaire à ce Plaidoyer pour l’irrévérence, lancé à l’époque sur Scribay comme une bouteille à la mer. Un grand merci pour ce partage !

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petitprince

Oui je comprends mieux, on a tous des combats et on s’aperçoit que finalement ils nous aident peut-être à être plus fort face au mépris, à l’insolence, au jugement. Je t’admire pour ça parce qu’il fallait une sacré dose de courage pour en arriver là où tu es et si l’écriture est une bouée de sauvetage et un baume il n’en reste pas moins que tu étais déjà une belle personne et cela rend ton texte encore plus touchant, plus vrai. Merci CM. C’est bon de croiser la route de certaines personnes même à travers des mots !

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Zelen Awal

Très belle plume ! J’ai aimé vous lire et je reviendrai découvrir vos autres textes. Merci à vous.

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Dim

Magnifique ! Il en faut du courage, non seulement pour faire les choix que tu as fait, mais également pour te dévoiler ici, devant nous, avec autant de pudeur que de détermination.
En outre, il y a toute une musique dans tes mots, toute une rythmique, toute une poésie qui rendent la lecture belle et envoûtante. Merci pour ce témoignage 🙂

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Velka

C’est une annotation de Auteur inconnu sur l’un de mes textes qui m’amène ici. Il m’a dit, en lisant l’une de mes phrases : « il faut que tu le lises ». Me voilà… Je partage cette difficulté que tu as à te considérer « écrivain », bien que cela fasse partie de toi depuis toujours. Je partage cette difficulté à exposer mes sentiments, à partager mes textes à mon entourage ; je me suis posée cette même question du nom de plume, dont j’essaie tant bien que mal de me délivrer. Un terrible dilemme. Écrire, c’est bien souvent se mettre à nu ; mais la nudité est magnifique. Et lire, c’est un peu comme… (oups, je divague).
Bravo pour ce texte criant de franchise. On en avait besoin !

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Rosa Carmon

Ouuuuuuaaaaaaahhhhh! C’est superbe, félicitations!
Magnifique affirmation de soi face au monde, et dans une très belle langue en plus.
En plus je me reconnais totalement :p et du coup, c’est encourageant de se sentir un peu moins seule sur ce chemin.

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Alicé Awh

Wow. J’adore, parce que je me retrouve totalement dans le début du texte, un peu moins vers la fin parce que je suis encore très jeune et que je n’ai pas encore fait mon « coming-out » littéraire 😉 J’ai trouvé que c’était une excellente idée de parler de « coming-out » dans ce cas-là, et de le décrire comme une réelle annonce, parce qu’il est vrai que mine de rien, il faut le dire mais la plupart préfère se taire malheureusement. C’est douloureux quand on y pense, l’écriture peut être une raison suffisante de discrimination. Je le vis, mais je n’avais jamais vraiment réalisé ce que c’était. Vraiment, ton texte est génial, et je le partage immédiatement sur Facebook si tu me le permets. Merci pour cette lecture. J’en suis encore bouleversée.

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virgo34

Beau texte profond et parfaitement écrit.

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Oncle Dan

Magnifique texte. Picasso disait « Les autres parlent. Moi, je travaille ».

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Christ’in

Merci pour ce plaidoyer que je prends pour moi aussi :). La larme de ton fils me rappelle les colères de ma fille, me disant de ne pas lâcher quand l’exercice de l’écriture sur la longueur était trop dur à supporter, en parallèle du regard affligé de mon environnement ; quand tous mes écrits avaient ma désapprobation et que chaque semaine s’accompagnait d’un « J’abandonne, j’y arriverai jamais ». Aujourd’hui, grâce aux encouragements de ma fille qui a maintenant 18 ans et me dit que je suis « son modèle de persévérance », la récompense est belle. Et s’il ne devait y avoir qu’une seule récompense à garder au fond de mon cœur, ce serait bien celle-ci…. <3

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Frédéric Leblog

Je me suis maladroitement engagé à répondre ce que m’inspirais ce texte magnifique de sincérité et de courage.
Pourtant, que répondre et qu’ajouter à un texte si divinement éclairé ?
Éclairant, même !
A l’évidence, nous partageons tous la puissance des mots mariés ici. Mieux, nous les vivons au plus profond de nous. Ils résonnent au plus secret de nos vœux les plus chers et les plus inavoués. Mais, qui peut dire à autrui ce qu’il ressent sans passer par les regards condescendants de ceux qui, faisant fi de tout cela, ne se lassent pas de nous alerter sur les incontournables dangers d’une existence dédiée au seul plaisir de faire ce que dicte notre cœur ?
Parce qu’il faut du cœur pour soi et surtout pour les autres ! Ces autres qui, souvent trop proches et en même temps si distants, se font suffisants et s’estiment soudain supérieurs parce qu’ils sauraient, mieux que nous, que nos chances sont si infimes que nous ne pourrions que nous briser à vouloir démolir les murs qui nous retiennent prisonniers de vies qui ne nous concernent pas, qui ne nous appartiennent finalement pas. Mais, n’est-ce pas directement se soumettre au jugement impersonnel d’une culture qui prétend que l’Art n’est rien, ou si peu ? Et, pour mieux nous dissuader de nous aventurer sur ces chemins, inconnus de la plupart, ils nous lancent leur ignorance au visage, insensibles au besoin viscéral d’écrire, de peindre, de chanter ou de danser pour quelques uns, dont nous sommes, quoi qu’il en coûte de nous l’avouer à nous mêmes.
Et l’on pourrait simplement se rappeler que ce fameux « Coming out », dont nous ne retenons que la sonorité anglaise pour mieux nous cacher derrière son vrai sens, on pourrait se rappeler, donc, qu’on devrait le traduire par « révélation ». Parce que, une fois encore, il est bien question de cela. Une révélation.
Alors, creusons un peu le terme…et découvrons tous, au moins la plupart, que ce mot est lui-même dissimulé derrière un autre, porteur de mauvais augure…
Apocalypse… Apocalypse, qui ne signifie rien d’autre que « révélation ». Est-ce déclencher l’Apocalypse que d’affirmer qu’on est fait pour autre chose que ce que les autres attendent de nous ? A force de nous montrer la Terreur, la majorité renonce et se soumet. Sauf quelques âmes plus brillantes que d’autres.
De là à croire que c’est pour ça que la plupart de nos détracteurs tremblent pour nous, il n’y a qu’un pas, non ?
Merci à CM de l’avoir enfin franchi pour nous, qui restons encore frileusement de l’autre côté d’une rive que nous espérons tous atteindre un jour…
Et merci pour les éloquents commentaires que j’ai pu lire, écrits, saignés pour certains, qui ne font que nous rendre un peu plus à l’évidence.

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Johann Christoph Schneider

Vous avez tout dit dans ce très beau texte auquel, comme beaucoup d’autres, je me suis identifié d’une manière presque douloureuse.
Je vous félicite pour votre courage et votre lucidité.

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Annick

Un niveau de langue soutenu, un texte dense fait d’abstraction mais d’exemples où tout auteur peut se reconnaître ! Des tournures de phrases toutes personnelles qui font mouche à chaque fois ! Une sorte de plaidoyer pour revendiquer la liberté d’être soi même, dans cet acte d’écriture qui est tellement sujet à fantasmes…pour les autres ! Merci d’être en quelque sorte, notre porte-parole, pour nous auteurs, si souvent incompris ! 🙂

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Juan Deluka

Un très joli texte ! Quelle aisance dans ton écriture ! Bravo !

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Johann Margulies

Très beau et courageux texte. Rien à dire 🙂

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Eric Kobran

Moi qui ait suivi la voie dite « royale », à savoir Math Sup/Math Spé, Grande Ecole d’Ingénieur, car mon père me l’avait conseillé, ce texte me parle.
Mes études ont été parsemées de professeurs de mathématiques et de physique qui me reprochaient d’être « trop littéraire ». On me demandait souvent si j’étais sûr. Je ne sais pas à quel moment j’aurais dû les écouter. Je ne pense pas avoir jamais eu le courage de leur dire que j’aurais préféré écrire. Peut-être cette fois où je leur ai dit que je me dirigerai un jour vers le métier de journaliste. Mais ce n’était pas cette écriture là qui m’intéressait.

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Vingt Quatre

CM, Il y a des arts immuables: L’écriture, la peinture, la musique.
Merci de nous faire partager tes écrits.

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Patrice Lucquiaud

Voilà qui me fait penser à la fable de Jean de la Fontaine : « Le meunier, son fils et l’âne » et d’en déduire ceci , s’agissant de ses souhaits et entreprises :
« Les autres pensent ce qu’il veulent…
Moi, je pense et j’écris ce que je veux, ce que mon âme me dicte, et ce, contre leurs avis, jugements et appréciations, en dépit de leurs sourires et de leur ironie. »
Ridicule !…
Y aurait-il eu Molière ans quelque bourgeois gentilhomme , sans tartuffes, sans malades imaginaires, sans avares ou sans précieuses ridicules ?
Laissons aux sots leur originalité, aux avisés leurs conseils aux sages, leur tolérance.
Le monde est beau dans la diversité de ses imperfections …
les artistes en font leur égérie et les élèvent aux nues…
Soyons irrévérencieux pour notre Salut et celui des autres à nous suivre …
Il faut se dire qu’il y a plein de talents extraordinaires qui ne passerons jamais à la postérité.
Ceux qui le sont, ont nourri notre culture. Merci à eux tous …
Et Merci à @ CM LE GUELLAFF de nous révéler toute l’ampleur de son talent, toute la prégnance de son envie d’écrire qui ne reste pas vaine puisque nous la lisons avec attention et intérêt…

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Romain Le Bon

Je suis tombé sur ton texte au détour d’un autre. J’ai voulu en lire le début, voir quelle définition du « coming out » il donnait, et j’en suis arrivé à la fin avant même d’avoir compris que j’avais dépassé le milieu. Je ne pense pas à te féliciter après cette lecture, mais plutôt à te remercier. Ton texte est touchant, pour toi autant que pour nous d’après les commentaires que j’en ai lu. Je m’en souviendrais longtemps, c’est certain. Alors encore merci de l’avoir écrit.

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Kiel Kinimo

J’ai l’impression d’avoir relu une partie de ma vie (et de plusieurs autres d’après les commentaires), c’est étonnant ! Je me sens comme au milieu de ton texte, peu de temps après ce coming out si bien imagé, j’ai presque l’impression d’y entrevoir aussi une part de mon avenir.
Il y a juste un point où je me sens un peu plus chanceux que toi : j’ai toujours eu quelques amis avec qui partager ma passion. Ils restaient enfermés avec moi dans ce placard, loin de ma vie réelle, mais présents malgré tout.
En tout cas, en plus du plaisir de lire et d’écrire, ce genre d’expériences partagées est exactement ce pour quoi je me suis inscrit ici. Je pourrais relever presque chaque phrase du texte et en faire un parallèle d’une expérience vécue, mais je pense que le plus important est de te dire un grand merci pour ce texte qui me donne d’avancer toujours plus pour enlever ce petit « apprenti » qui persiste quand je parle de ce que je fais tous les jours. 😉

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bertrand môgendre

Voilà une sortie de placard qui n’est pas banale.
Excellent. Bien joué.

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ennkhala

Si le fait de te lire fait monter en moi plus qu’un sentiment, c’est sans doute un peu parce que je m’y reconnais aussi un peu. L’humilité n’est pas le fort de l’écrivaine que je suis, mais j’ai pris le temps, tout comme toi, de mériter ma place.
Un texte magnifique qui touche au plus profond.

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Jonas

Après quelques jours de vacances sans pc, je reviens sur Scribay, je me dis « chouette, un texte de CM en réponse au défi », je te lis, je te relis, et c’est comme un miroir dressé devant mes mots. Ton texte est bien écrit (mais là, ce n’est pas une surprise) et surtout fait écho à beaucoup de choses.
En ce qui me concerne, mon « coming-out » d’écrivant (j’ai l’impression que je ne me considèrerai comme « écrivain » que le jour où j’aurai le bonheur d’être publié) a suscité plus de désintérêt et d’indifférence que de curiosité ou d’ironie. A quelques exceptions près, on m’a à peine demandé dans quel genre j’écrivais, ni montré quelque sorte d’intérêt pour mes textes. Sous-entendu « mais quelle perte de temps alors qu’il y a tant à faire ». Mais je suis têtu. Et j’ai moi aussi mon petit grenier symbolique où s’entassent mes écrits. J’essaie tout comme toi de m’améliorer de texte en texte.
En tout cas, je te félicite de tout cœur pour le courage dont tu fais preuve. Pas facile de s’exposer, d’oser dire « je », surtout quand il est question d’écriture.
Et puis tu as du talent, un style qui t’es propre et qui est sincère ; alors je n’ai qu’une chose à te dire :
Continue.

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Djymee

Peut-être parce que je suis de la ville de Jules Vernes, je n’ai jamais connu ce rejet de l’écrivain; je le découvre ce soir avec beaucoup d’étonnement.
J’ai personnellement vécu tout le contraire de ce que tu décris. Pour mon premier roman, l’article paru dans la presse locale a incité des gens de mon quartier, pourtant populaire, à venir me rencontrer pour tenter des liens amicaux. De ce fait, j’en apprécie d’autant plus ce texte puisqu’il me fait découvrir quelque chose qui m’était totalement inconnu … et en plus avec brio !

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Jean-Christophe Heckers

Magnifique page. Oh, comme je me souviens des réflexions d’antan: « Bah, ça lui passera », « Et tu n’as jamais pensé à voir un psy? », « C’est pas un peu prétentieux, ça? », « Arrête de raconter ta vie à tout le monde! ». Entre l’incompréhension stupéfaite et horrifiée de certains, le soulagement que ce ne soit pas pire pour d’autres, il fallait louvoyer, éviter les récifs de la répugnance et les haut-fonds du renoncement. Ils ne furent que deux, professeurs de français qui m’avaient pris sur le fait, à me recommander fermement de ne jamais renoncer. L’un, me voyant épris de science-fiction (quelle tare!) , s’empressa de me diriger vers des lectures futuristes sans concession. L’autre, sur dénonciation de mes activités poétiques par un camarade imprudent, me somma de ne pas rejeter la Muse. A eux seuls ils m’ont conforté dans la voie de ce vice affreux, inutile, et répréhensible. Bien nombreux en revanche furent ceux qui devaient se résigner à me voir perdu pour de bon. Il était curieux de les voir tourner les pages de romans, mais ne pas comprendre qu’on puisse les écrire. J’en demeurerai perpétuellement perplexe.

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flooney

Nous savons tous ici que ce n’est pas facile, un coming-out littéraire, et sommes encore nombreux à utiliser pseudo et taire à nos amis notre activité secrète. Tu as eu le courage de briser le silence, et je t’en félicite !

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Emma B

Bravo
« Je m’y étais enfermée par secret » CM tu es fille ou garçon? Je ne sais pourquoi mais je t’imaginais homme.
« J’ai dit simplement à l’amie assise à côté : j’écris ! En réponse, je reçus un grand éclat de rire. Vous savez celui qui vous liquéfie par son ironie… » J’ai eu droit à la même chose de la part de ma meilleure amie. A mon deuxième livre publié elle riait plus… Alors au diable le regard des autres, non?

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Clara Sombrio

Waow ! Waow ! Waow ! Rien à ajouter. Ou si. Merci !

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ChrisH

C’est très bien écrit et touchant, ce « coming out » d’écrivain ! C’est vrai qu’il est difficile d’oser partager cette passion et ses écrits avec des proches, famille et amis : quelque part ça donne l’impression de se mettre à nu…
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