À propos de CHUCHOTIS

À propos de CHUCHOTIS

Là où tout a commencé

 

Haïkus, Senryûs, Tankas, Kigo, Kireji… Quésaco ?

 

À propos de CHUCHOTIS, tout part d’un défi oulipien proposé en 2016 sur une plateforme d’auteurs. Poésie japonaise ou chinoise, l’origine en reste incertaine et se situerait vers le XVIème siècle. Par le biais de ce défi, je découvre ce qui, au départ, m’apparaît brumeux, si simple d’aspect et si facile à n’en pas comprendre la finalité. Bref, un a priori de débutante et un préjugé d’inculte en la matière.
Comme j’en ai conscience, je creuse avec ma petite pelle pour déterrer ce qui se cache sous cette prétendue légèreté, sous cette brièveté. Je découvre alors une
incroyable source poétique, un hymne à l’instant et à la vie qu’elle secrète !
Mon propos, ici, n’est pas de reprendre les éléments faciles à trouver sur internet comme par exemple : L’univers du japon , L’association francophone du Haïku , mais plutôt vous raconter ma rencontre avec cette forme d’expression particulière et exigeante.

 

Ce qui m’a chopée

 

Les contraintes imposées de cette écriture poétique titille ma curiosité : trois vers pour le Haïku et le Senryû en 5-7-5 pieds, cinq vers pour le Tanka 5-7-5 / 7-7. Déjà, il s’agit de réapprendre à compter ses pieds, entre les « e » qui comptent et ceux qui ne comptent pas, entre les liaisons qui en annulent un et celles qui en posent deux. La poésie classique nous y entraîne, mais l’alexandrin permet de se répandre davantage (quoique…).
Alors, en 5-7-5 pieds comment en exprimer autant sinon plus ? Comment vivre l’instant, l’émotion qui le sous-tend, comment se fondre avec la nature, avec un moment éphémère de la vie quotidienne, dans un présent qui n’existe déjà plu, comment capter le fugitif, le capturer et l’ancrer en trois vers ?

Inutile de vous dire que je m’y suis reprise à plusieurs fois. Soit la sensation se perdait à la lecture, soit la nature prenait des chemins de traverse, soit le mot recherché pour qualifier cet instant saisi restait introuvable.
Mon déclic – qui n’appartient pas forcément à d’autres – se manifesta dans le rapprochement que je fis avec l’expression consacrée Show, don’t tellMontre, ne dis pas.
Ainsi, avant de me plonger avec bonheur dans cette forme poétique, les contraintes me permettaient de travailler l’ailleurs de mon parcours d’écriture. Sans vergogne, je cherchais à capturer l’instant vécu par un personnage pour y associer son émotion et ses sensations et ainsi le rendre vivant.

Car il s’agit du vivant qui s’écrit là !

 

Le recueil se façonne

 

Entre 2016 et 2022, le recueil se façonne. Brique après brique, il se construit.
De guingois d’abord, l’échafaudage reste insécure car à la moindre retouche, il peut s’effondrer. Le pourquoi de cette fragilité réside dans la nécessaire récriture de chaque poème ; il la demande encore et encore pour cerner le point précis où aucune fissure, aucune rupture ne viendrait le fragiliser dans cet instant vécu. Cela peut paraître présomptueux et aléatoire, j’en conviens, mais cette exigence participe à garantir l’honnêteté de l’intention première. Cependant, cerner l’instant dans un haïku reste illusoire car en perpétuelle transformation par qui l’écrit, par qui le lit et par le lieu et l’instant même où et pendant lequel il est lu.

Aux Haïkus, s’ajoutent Senryûs et Tankas pour servir le propos. Par le Senryû : en un mode subversif, dévoiler les faiblesses humaines dans la vie quotidienne (les miennes, le plus souvent) ; par le Tanka, ancêtre du Haïku : en un pas de côté, ouvrir à la réflexion voire à la méditation.
Voilà pourquoi sept ans de réflexions, de mises en pause, de retours à la ligne de départ, de récritures et de relectures pour m’autoriser enfin à un : Pourquoi pas maintenant ?!

 

Le mot Fin ne se pose pas, l’élan se prend, pour accompagner et prolonger le mouvement

 

D’août à octobre 2022, j’organise et formate le recueil et le nomme CHUCHOTIS pour le souffle donné, pour l’élan à dire ce qui se murmure à l’oreille, sans tonitruance ni fracas. Je choisis quelques-unes de mes photographies et les intègre pour servir le regard, celui d’aujourd’hui et celui de l’instant d’hier.
En octobre 2022, ce recueil paraît dans la collection ©Les Temps Hypothétiques et est disponible partout.

Si vous souhaitez en lire un extrait, c’est par ici !
Si vous souhaitez le commander avec l’option « dédicace personnalisée », c’est par Là !

Je vous remercie pour votre intérêt et vous souhaite une belle journée, comme une belle nuit en espérant que la lecture de ce recueil vous réjouira.

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Bien à vous !
Cœur remerciements
Claire
Signature site Claire Le Guellaff

Samedi 3 décembre 2022
Sacha Barault – Auteur « Il est génial ton livre « Chuchotis » ! C’est une œuvre d’art à l’intérieur et une réussite à l’extérieur. »

Mardi 6 décembre 2022
Fabrice Claude· « Il est même arrivé à Brest! Cm Le Guellaff« 

©Claire Le Guellaff CHUCHOTIS
 
 
 
 

 

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À propos de JEANNE DE…

À propos de JEANNE DE…

Là où tout a commencé

 

Jeanne et Roger

 

À propos de JEANNE DE…
Les personnages de Jeanne et de Roger s’imposent en 2015 lors de deux ateliers d’écriture : l’un avec Franck Secka, l’autre avec Sébastien Gendron. Jeanne, soixante-douze ans, aristocrate, la fortune en jachère ; Roger, un homme sans âge, le milieu modeste et le ventre avantageux. Une première scène écrite et les voilà à se confronter et à revendiquer leurs différences. À chacun son expression, son comportement, sa défiance envers l’autre. De leur premier dialogue, je devine leur profession : artiste-peintre sur le tard pour l’une, sans emploi pour l’autre et un passé lourd à porter pour chacun sans savoir encore lequel. Je tourne autour de ces deux personnages et les laisse souvent de côté pour me consacrer à d’autres histoires.

 

Les inspirations se croisent

 

En 2016, je découvre la peinture de Frédéric Blaimont et tombe en admiration devant l’une de ses huiles sur toile : un couple sur la plage, l’homme allongé, bedonnant, offre avec générosité son humanité débordante, les complexes enfouis sous le sable. Ce ventre rebondi m’hypnotise.
Je commence alors à écrire un petit récit en forme de Nouvelle. J’en informe le peintre et le remercie pour l’inspiration ; il me répond avec une extrême gentillesse et souhaite que je le tienne au courant de mes avancées.
Je poste sur une plateforme d’auteurs sur le net la première mouture d’un extrait sans temporalité, sans début ni fin.
Pas de plan, juste un élan d’écriture et nomme la séquence : « Quatrième séance de pose ». Les retours de lecteurs sont enjoués et m’invitent à en écrire davantage.
De Nouvelle, je passe à Novella. Le nœud de l’intrigue se précise, évoque des hontes anciennes portées tant par Jeanne que par Roger, à les fourvoyer dans leur présent.
Les chapitres s’enchaînent et s’ajoutent de semaine en semaine. les retours sont positifs ; les lecteurs attendent le moment où ils en connaîtront davantage.

 

Le récit se développe

 

Ce n’est plus une Novella ; cela devient un roman en cours d’écriture tandis que Jeanne et Roger prennent le contrôle de leur histoire. Je ne peux plus écrire ce que je veux ! Ils exigent un début, envisagent une fin et m’obligent à tout reprendre pour mettre de l’ordre et de la cohérence dans leur histoire. J’obéis gardant la honte comme thème principal ; ils manifestent un accord mitigé, chacun de leur côté, ajoutant un « On verra bien » qui me satisfait à moitié et me pousse au doute.
D’autres histoires m’entraînent ailleurs ; Jeanne et Roger expriment leur mécontentement. Chaque matin, Jeanne me toise de son regard hautain ; chaque après-midi, Roger m’insulte en bougonnant.
Les lecteurs m’écrivent en me demandant : « Alors JEANNE DE… T’en es où ? » Ce titre de JEANNE DE… je l’ai posé à la va-vite ne sachant quel patronyme lui attribuer. À constater l’habitude prise d’évoquer le roman en cours de cette manière, je le garde. Le « De » devenant plus important qu’un quelconque nom de famille à compléter, laissant à chacun la liberté de s’interroger sur les « … » à remplir.
Q
uant au thème du roman, la honte se décline bien en toile de fond sans presque jamais être nommée, car je souhaite inscrire du léger dans le difficile.
Enfin, ce roman porte sur la tolérance et l’amitié entre deux êtres que tout oppose a priori. Il ne parle ni de sexe, ni de violence, ni de femme en perdition, ni de beau gosse aux allures carnassières de grand méchant loup, ni de développement personnel, ni de Comment gagner des millions en huit jours.

 

Le mot Fin se pose et la publication tarde

 

J’écris le mot Fin le 28 juin 2018. La récriture et les corrections se réalisent par à coup jusqu’en novembre 2021, période durant laquelle des lecteurs, des amis et l’un de mes fils m’invitent fortement à le publier ailleurs que sur le net. Entre décembre 2021 et janvier 2022, soit trois ans et demi plus tard : c’est chose faite !
Je ne peux évoquer JEANNE DE sans remercier ceux qui m’ont accompagnée dans l’aventure et la plateforme Scribay qui a accueilli cette histoire parmi tant d’autres, je crois les avoir tous cités à la fin de mon livre.

Edit du 23 avril 2022

Avec une grande joie, j’ai reçu le Prix des Nouveaux Ecrivants 2022 avec JEANNE DE décerné par le Cercle des Lecteurs des Sorgues dans le cadre du Festival Lire sur la Sorgue !

Si vous le souhaitez : lire un extrait 

Si vous souhaitez le commander avec l’option « dédicace personnalisée », c’est par Là !

JEANNE DE est disponible partout ainsi qu’à la librairie Le passeur de L’Isle, 7 place de la Liberté à L’Isle-sur-la-Sorgue (84800).

Je vous souhaite une belle journée, comme une belle nuit en espérant que la lecture de ce roman vous réjouira.
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Claire
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Quelques retours de lecture de JEANNE DE

        Instagram – Aurelren1   20 juin 2022

Un bijou. De pure délicatesse, d’authenticité, de pudeur, de tolérance, d’humanité, de justesse. Le miroir de la vie, douce amère, mélange de joies et de combats.
Merci à @cmleguellaff pour la puissance des demi-mots, et des mots magiques, pour la liberté d’interprétation et l’invitation à l’introspection et à l’imagination.
Je quitte ce livre avec les larmes au coin des yeux. Il m’a emportée…

 

Babelio – Piedesayrolis   28 septembre 2022
Jeanne De… de Claire Le Guellaff
★★★★★
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Je m’étais résolu il y a longtemps de publier un article à propos de « Jeanne De… » de Claire le Guellaff.
Cependant, me méfiant de mon enthousiasme premier, j’avais repoussé l’action à plus tard. Et donc, par souci de méthode, il me fallut bien après 6 mois reprendre le livre pour l’aborder avec recul. Et l’enthousiasme est ressurgi. Voici une œuvre originale, sensible et bien emmenée. Mais quelle est donc cette magie qui m’emporte et m’illumine d’un bonheur délicat?

Les personnages sont bien campés. A coup de petits polaroïds courts, précis, incisifs, les situations se construisent. La langue est belle, les phrases sont courtes, descriptives, justes, absentes de commentaires ou de jugement. Ce sont en fait des didascalies. Nous regardons avec l’auteure ce qui se passe. Nous entendons ce qui se dit. Et le récit chemine, en expansion à chaque élément découvert, un peu comme une boule à facettes sombre qui s’éclairerait de l’intérieur, révélant peu à peu ses dimensions. Et nous voici piqués de découvrir l’élément suivant, comme dans un jeu de patience infini dont nous retournerions les cartes une à une, conscients qu’au delà des cartes déjà révélées d’autres visibles ou invisibles pourraient nous dévoiler une nouvelle illumination et transformer le sens de ce qui était en construction. Merci à l’auteure de nous convier à ce jeu d’ouverture joyeux et étonné.

Voici un livre plaisant du bonheur qu’offre une fugue de Bach, caressante à l’oreille, enflammant l’esprit dès qu’on en débusque la construction et la maîtrise, inspirante par son souffle humain et spirituel. On se réjouit de découvrir d’autres écrits de Claire le Guellaff.

Jeanne De...
Babelio – Cecicela   22 mai 2022
Jeanne De… de Claire Le Guellaff
★★★★★
★★★★★
 

 

Un beau roman où l’on voit comment Jeanne parvient à se défaire de ses souvenirs cauchemars grâce à son amitié improbable avec Roger, son modèle d’emblée sous-estimé. Mais l’amitié qui nait est plus fort que tout. C’est une sorte de huis-clos entre trois personnages dont Jeanne est le centre bien aimé. La peintre, l’alcoolique, le galeriste. Trois personnes qui se battent pour vivre malgré leurs blessures. Et s’en sortent. Au final, peu à peu, leur tendresse respective transparaît alors que la peinture de Jeanne explose les limites. Bravo !
 
 
LouisJmt
Très belle histoire pleine de sens et d’humour. Jeanne de nous renvoie à nos regards sur nous même, sur les autres, à nos histoires et vécus personnels, nos qualités, nos failles qui font toute notre singularité et notre beauté.
J’ai beaucoup aimé lire et découvrir comment deux mondes qui s’opposent peuvent se rencontrer, s’apprécier, se lier et se comprendre avec beaucoup de maladresse, de drôlerie et de sensibilité.
Je recommande !
 
frank84
Il y a des livres qui parfois traversent votre existence et vous laisseront un souvenir indélébile , effet du hasard, d’un concours de circonstances, ou de la providence ?  » Jeanne De » est de ceux-là. Une histoire simple, ciselée sous une plume visuelle, fine et subtile . Trois personnages-Jeanne, Roger, Georges, et un chien (« Connard » ou Monsieur Connard « ).Ils traversent la vie avec maladresse, parfois en titubant, cachant pudiquement leurs cicatrices.
Histoire de destins croisés, de blessures, de non-dit; improbable convergence des  » acteurs » ou rencontre évidente ?
Une sorte de huis clos, intense, des dialogues incisifs et colorés ( taillés au scalpel chirurgical ) dans un tourbillon de tendresse et de délicatesse parfois dissimulées.
Ce roman nous offre une palette de couleurs poétiques , nos émotions s’entrechoquent Joie, Tristesse, Espoir, Sourire complice ( petit rictus), Sourire plus affirmé, Rire franc décomplexé ( à gorge déployée ), mais
souvent l’œil un peu mouillé.
Ce roman est une perle, tendre, délicat et terriblement Emouvant, dont on ne sort pas indemne .
Lien : https://www.babelio.com/livr..
 
 
 
 
 
 
 
 
 
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À propos de Sélection des encombrants

À propos de Sélection des encombrants

Là où tout a commencé

 

D’un concours de Nouvelle – Polar du terroir

 

À propos de Sélection des encombrants.
Fin 2016, la plateforme Scribay et Librinova organisent u
n concours « Nouvelle – Polar du terroir ». Le dix-sept décembre en fixe la date butoir.  Je commence le récit le 14 novembre 2016, soit un mois pour l’écrire. La contrainte se double de l’exigence de 50 000 Signes Espaces Comprises, soit environ 8000 mots.

 

À contre-pied

 

Pour cette histoire, loin de vouloir glorifier un terroir comme il est demandé, je souhaite en prendre le contre-pied et, par le point de vue critique d’un personnage particulier : le dénigrer. Une adolescente se dessine alors en personnage principal. Je choisis le département de l’Ain pour décor ; j’y réside à l’époque. L’industriel côtoie le rural et tous deux se partagent la zone d’emploi. C’est un département magnifique, aux paysages variés, à l’histoire riche et aux habitants chaleureux et généreux. 

 

À l’origine, la « Lettre N°6 »

 

En juillet de la même année, j’écris un petit texte en réponse à un défi d’écriture lancé par @Jonas sur une plateforme d’auteurs : « Écrire une lettre en forme d’excipit avec un gros paiement à la clé. » Je nomme ce texte : « Lettre N°6 ». Le parti pris ? Un sentiment d’oppression à sa lecture, une écriture adolescente et le polar pour genre littéraire. De cette courte lettre, l’histoire se comprend, se devine à demi-mots. La fin dicte le contenu à dérouler ; il ne me reste plus qu’à le développer.
Enfin, plus facile à dire qu’à réaliser. Le format exigé oblige à la concision et au semage d’indices sans chausser les gros sabots. Ce texte porte déjà le titre en ses lignes, à savoir Sélection des encombrants.

 

Alex – Treize ans

 

Alex, en adolescente surdouée, s’impose d’entrée en personnage principal pour ce contre-pied souhaité au départ lors de l’évocation de son environnement. Avec ce regard critique et acerbe qu’ont la plupart des adolescents, Alex agace, surprend et, contre toute attente, suscite l’empathie : son père meurt sous ses yeux dès les premières lignes du récit. Sa douance désarçonne, interroge dans sa relation aux autres, entre ses attitudes au sortir de l’enfance et ses réflexions adultes.

 

Du mot Fin à la publication

 

En janvier 2017, les résultats s’affichent après délibérations : Sélection des encombrants reçoit le premier prix, le prix du public et le coup de cœur du jury. La nouvelle est publiée en un ouvrage collectif. 
Je reprends mes droits d’auteur sur cette nouvelle un an plus tard et, comme pour JEANNE DE…, je retire le texte du net et traîne à en faire quelque chose.
En janvier 2022, je me décide enfin à le publier. Le pli est pris !

 

Cela devient le récit d’Alex.
Cette histoire ne relève que de sa vision. Aussi, ne prêtez foi à aucune de ses appréciations concernant l’endroit où elle vit. Mille excuses aux bressannes et bressans, aux bugistes, aux aindinoises et aindinois, aux burgiennes et burgiens, aux péronnassiennes et péronnassiens, si vous trouvez les propos d’Alex abusifs et déroutants.

Si vous souhaitez le commander avec l’option « dédicace personnalisée », c’est par ICI !

Je vous souhaite une belle journée, comme une belle nuit en espérant que la lecture de cette Novella vous comblera. 
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Claire
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      • Mardi 21 février 2023
        Martine Platarets

        Excellent polar, un vrai régal ! Merci pour notre rencontre ! 
         

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Le temps d’un double expresso

Le temps d’un double expresso

 

Quand je dis que j’écris

Là où il est question d’information.

 

Loin des Pitchs efficaces recommandés pour convaincre et se sentir légitime en tant qu’auteur, le temps de boire un double expresso : je vous propose en Vous ou en Tu les questions fréquemment posées quand je dis que j’écris et auxquelles je réponds plus ou moins adroitement. Tant il est vrai que selon l’humeur ou le temps qu’il fait, la réponse peut différer d’un jour à l’autre. Je reste parfois désappointée mais souvent heureuse qu’on me les pose ; il y a mes propres évidences que je ne peux survoler sans en donner quelques éclairages. Pour un second degré : ce qu’il ne faut pas faire.

Prenons le cas d’une rencontre au hasard à la terrasse d’un café : un ami, une relation qui me connaît un peu… parfois un peu plus. Alors que je sirote mon café l’air de rien, je l’informe que j’écris et viens de publier l’un de mes romans en précisant son titre. Après l’étonnement, le sourire en complément, voire les félicitations, il me demande : “Ah, et t’écris quoi ?”

Ah, et t’écris quoi ?

Là où il est question du genre littéraire.

 

Comme j’écris de tout et tâte de plusieurs genres littéraires, difficile de faire court bien que le questionneur s’attende à une réponse adaptée et efficace. Rappelons qu’il s’agit d’une disponibilité temporelle autour d’un café. Alors, dans un souffle maîtrisé que j’imagine audible, je débite : “Des nouvelles, des romans, de la poésie, des chroniques…” Si le double expresso est rallongé, je rajoute entre deux gorgées : “Je navigue entre le court et le long” et ponctue la réponse d’un grand sourire, niais la plupart du temps. Le questionneur prend un air entendu à mon grand soulagement et poursuit par un : « Et ça s’adresse à qui ? »

Et ça s’adresse à qui ?

Là où il est question du lecteur-cible.

 

Voilà la question-piège ! Sans préparation, j’hésite à la vitesse de l’éclair entre plusieurs options. Comme mon lecteur-cible est pluriel ; j’esquive par un téméraire « J’écris pour divertir. » Comme j’affectionne différents genres littéraires qui, pour embrouiller les codes, s’entremêlent, il en est de même pour mes lecteurs-cible. Alors, pour rester concise sans dérouler le contenu de mes réflexions, je complète par : « Les adultes » ou « Les enfants » ou « Les adultes et les enfants ». Pas sûr que ça satisfasse le questionneur. Comme il reste sur sa faim, en l’occurrence sa soif, il propose un deuxième double expresso accompagné d’un : « Et ça parle de quoi ? » Je comprends qu’il a du temps, manifeste de l’intérêt et de l’empathie et que, pour lui, je ne suis pas bien claire, même si mon prénom exprime le contraire.

Ça parle de quoi ?

Là où il est question du thème général et du sujet particulier.

 

Je pense thème de prédilection récurrent ET sujet particulier ! Une gorgée de breuvage plus tard, je livre l’information, comme par exemple : « Ça parle de l’enfance et de son impact sur les relations entre les adultes devenus. » Si le questionneur ouvre de grands yeux ou avale de travers, je développe avec humilité tout en m’égarant : « Entre confusion et méprises. » S’il me dit « Je comprends »: je suis soulagée ; s’il regarde au loin : je suis perdue. Pas trop longtemps car il revient à son questionnement de départ oubliant qu’il me l’a déjà demandé : « Mais c’est quel genre, en fait ? » Le « en fait » montre que ma réponse initiale a failli.

Mais c’est quel genre ?

Là où il est question du lecteur et de ses préférences.

 

Je me trouve alors au creux et au cœur d’une évidence, pour moi,  pas pour mon interlocuteur. Je choisis alors de poursuivre. À son sourcil relevé, j’enregistre que c’est peine perdue. Je botte en touche et m’appuie sur ma quatrième de couverture – quand elle est écrite – et cette phrase si simple qui résume tout et qui lui est destiné. Rassuré, c’est à ce moment-là qu’il me questionne plus intimement : “Ça t’est venu comment ?”

Ça t’est venu comment ?

Là où il est question de l’inspiration et du talent caché.

 

Selon un adage qui fait toujours son temps : “On a du talent ou on n’en a pas.” Je sais bien qu’avant de me lire celui qui se trouve en face de moi croit que je ne peux pas en avoir, car, s’il me connaît, il l’aurait deviné depuis longtemps.  Consciente de ma solitude à cet instant-là, je prends la pagaie et commence à ramer. Je rame à petite poussée, avec humilité et simplicité. Je me raccroche au concret. Il propose de continuer la tournée d’expressos ; j’affiche mon plus grand sourire dans un soupir de soulagement. Je juge prudent de passer au déca ; je sens que d’autres questions m’attendent sans en connaître l’ordre d’arrivée. Un silence s’installe entre nous, les bruits des conversations des tables à côté me parviennent, mais je reste concentrée. À raison, car, les yeux dans le vague, le voilà qu’il lance :“Écrire, ça doit prendre du temps…” Sans savoir si c’est une interrogation adressée, j’attends que son regard revienne à moi. Là, je m’autorise à répondre.

Écrire, ça doit prendre du temps ?

Là où il est question du délai pour accoucher d’un roman dans la souffrance, ou pas.

 

Difficile d’admettre qu’il m’a fallu trois ou cinq ans pour écrire mon premier roman et le publier. Difficile de lui avouer, sans le perdre, que j’en écris plusieurs en même temps, avec deux ou trois nouvelles pour mes récréations. Comme je comprends qu’il me faut être efficace, je calcule mentalement combien de temps il m’a fallu RÉELLEMENT. Dans la plupart des cas, le délai est divisé par deux, voire par trois ; je lui précise, avec l’air de la connaisseuse et en habituée, qu’il y a aussi le temps de la réécriture et des corrections. Son « Hum, ah oui ! » valide le propos, à ma grande joie. Et là, sans savoir pourquoi, il me demande, comme si sa future lecture en dépendait : “Pourquoi t’as pris un pseudo ?” ou “Pourquoi t’as pas pris un pseudo ?”

Pourquoi un pseudo OU pourquoi t’as pas pris de pseudo ?

Là où il est question de l’auteur et de sa petite personne.

 

Je tente le « Parce que… Pourquoi pas ? » Je ne rame plus, je plonge en sous-marin dans les dédales de mes anciennes hésitations bien trop longues à expliquer. Je maintiens : « Parce que… Pourquoi pas ? » Mon interlocuteur, loin d’être convaincu, conclut par un : « En fait, tu racontes ton histoire, ta vie ? »

En fait, tu racontes ton histoire, ta vie ?

Là où il est question du narrateur et de l’auteur.

 

L’illumination me vient, à retardement ; alors que j’aurais dû le préciser lors de la première question, j’expulse : « Fiction ! » et obtiens en retour : « Fallait me le dire avant ! » Mais si j’écrivais de l’autofiction,  ça se compliquerait. Quant à l’autobiographie, la réponse est simple et serait un « Oui » tonitruant et triomphal. Les choses s’étant éclaircies, il ne lui reste plus qu’une information importante à recevoir, banale en soi pour lui : « T’es publiée chez qui, on peut te lire où ? »

T’es publiée chez qui, on peut te lire où ? 

Là où il est question de la légitimité de l’auteur et de son référencement.

 

Sans maisons d’édition, y a t-il un salut ? Sans maisons d’édition ayant pignon sur rue, y a t’il une quelconque légitimité ? Je réponds : « Je suis auteur indépendant » précisant « par choix. » Soit je touche le fond à ses yeux, soit j’obtiens le regard enthousiaste de mon interlocuteur, pour peu qu’il soit artiste aussi ou qu’il ait un profil de libéral.
Je lui demande alors où il a l’habitude de se fournir en livres et, là, plusieurs options s’offrent à moi. Il me répond qu’il lit très peu, voire pas du tout. Aïe, je garde le sourire, en forme d’espoir. Il me répond qu’il lit beaucoup et se ravitaille chez son libraire, reconnu pour la qualité de ses conseils. Re-Aïe, jeune auteure, il y a peu de chance que ce libraire-là ait entendu parler de moi, encore moins qu’il m’ait lue. Il me répond qu’il flâne un peu partout, chez les libraires et en ligne ; victoire, je lui indique que je suis référencée PARTOUT ! Prenant mon courage à deux mains et constatant que la fin d’après-midi est entrée dans notre discussion, je propose gaiement « Un ptit apéro, ça te dit ? » Je ne m’attarde pas sur le « C’est pas de refus » même si l’enthousiasme me gagne, car l’intérêt de mon ami me percute avec un « Que me conseilles-tu de lire en premier ? »

Que me conseilles-tu de lire en premier ? 

Là où il est question de choisir – ou pas –  pour le lecteur et du contrat lecteur-auteur.

 

Bien sûr, j’ai mes préférences et c’est délicat de répondre à un telle question ; l’éviter l’est tout autant. Quelle promesse lui dérouler s’il souhaite me lire ?Je me raccroche alors à ce qui aurait dû être le point de départ : ce qu’il aime ! S’il répond la Fantasy, c’est pas gagné. Alors, je l’invite à parcourir un extrait. Encore faut-il l’avoir prévu et lui indiquer où et comment !
Des doubles expresso consommés à l’apéritif, vient le moment de se quitter. Un « À très bientôt » surgit entre un questionnement et une affirmation.

À très bientôt ?!

Là où il est question de remercier l’éventuel futur lecteur.

 

Oui, je le remercie chaleureusement, car il vient d’offrir de son temps et a manifesté de l’intérêt. Je ne sais s’il me lira ; peut-être en parlera-t-il autour de lui ? Peut-être pas, mais merci à lui pour l’aide apportée par ses questionnements ! Loin des pitchs formatés et à l’uniformité souvent inconvenante, je préfère me tromper parfois, rester honnête si je ne sais pas répondre, buguer dans un grand éclat de rire. Ça aussi, ça fait partie du contrat !

Cœur remerciements

Bien à vous !

Claire
Signature site Claire Le Guellaff

Cœur remerciements

Samedi 4 février 2023
Sacha Barault – Auteur « 
Bravo Claire, c’est terriblement bien expliqué ! Avec toute l’authenticité du vécu. »

Piè des Ayrolis « Que dire? Que j’aime et que je me régale! Merci.« 

Lundi 6 février 2023
Arc Ensky « Bonjour Claire, oui, je me souviens parfaitement de ce texte. Il est à lui seul un vaste sujet. Pourtant, il y a une phrase qui résume assez bien le travail ciselé de tes personnages et précisément de « Jeanne de… » : « sans savoir si c’est une interrogation, j’attends que son regard revienne à moi. Là, je m’autorise à répondre. » Cette attention particulière permet d’accueillir tout en se protégeant. Une alchimie des sens qui favorise la communication bienveillante du fait qu’elle reste vigilante au moindre soubresaut. La pause, les suspensions, le silence d’un battement de cil préserve toute la valeur de l’échange. Et nourrir cet interstice en quelques mots fait de tes livres, des œuvres qu’on aime lire. Bien à toi. A. »

 

 

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