Là où tout a commencé
Jeanne et Roger
À propos de JEANNE DE…
Les personnages de Jeanne et de Roger s’imposent en 2015 lors de deux ateliers d’écriture : l’un avec Franck Secka, l’autre avec Sébastien Gendron. Jeanne, soixante-douze ans, aristocrate, la fortune en jachère ; Roger, un homme sans âge, le milieu modeste et le ventre avantageux. Une première scène écrite et les voilà à se confronter et à revendiquer leurs différences. À chacun son expression, son comportement, sa défiance envers l’autre. De leur premier dialogue, je devine leur profession : artiste-peintre sur le tard pour l’une, sans emploi pour l’autre et un passé lourd à porter pour chacun sans savoir encore lequel. Je tourne autour de ces deux personnages et les laisse souvent de côté pour me consacrer à d’autres histoires.
Les inspirations se croisent
En 2016, je découvre la peinture de Frédéric Blaimont et tombe en admiration devant l’une de ses huiles sur toile : un couple sur la plage, l’homme allongé, bedonnant, offre avec générosité son humanité débordante, les complexes enfouis sous le sable. Ce ventre rebondi m’hypnotise.
Je commence alors à écrire un petit récit en forme de Nouvelle. J’en informe le peintre et le remercie pour l’inspiration ; il me répond avec une extrême gentillesse et souhaite que je le tienne au courant de mes avancées.
Je poste sur une plateforme d’auteurs sur le net la première mouture d’un extrait sans temporalité, sans début ni fin. Pas de plan, juste un élan d’écriture et nomme la séquence : « Quatrième séance de pose ». Les retours de lecteurs sont enjoués et m’invitent à en écrire davantage.
De Nouvelle, je passe à Novella. Le nœud de l’intrigue se précise, évoque des hontes anciennes portées tant par Jeanne que par Roger, à les fourvoyer dans leur présent. Les chapitres s’enchaînent et s’ajoutent de semaine en semaine. les retours sont positifs ; les lecteurs attendent le moment où ils en connaîtront davantage.
Le récit se développe
Ce n’est plus une Novella ; cela devient un roman en cours d’écriture tandis que Jeanne et Roger prennent le contrôle de leur histoire. Je ne peux plus écrire ce que je veux ! Ils exigent un début, envisagent une fin et m’obligent à tout reprendre pour mettre de l’ordre et de la cohérence dans leur histoire. J’obéis gardant la honte comme thème principal ; ils manifestent un accord mitigé, chacun de leur côté, ajoutant un « On verra bien » qui me satisfait à moitié et me pousse au doute.
D’autres histoires m’entraînent ailleurs ; Jeanne et Roger expriment leur mécontentement. Chaque matin, Jeanne me toise de son regard hautain ; chaque après-midi, Roger m’insulte en bougonnant.
Les lecteurs m’écrivent en me demandant : « Alors JEANNE DE… T’en es où ? » Ce titre de JEANNE DE… je l’ai posé à la va-vite ne sachant quel patronyme lui attribuer. À constater l’habitude prise d’évoquer le roman en cours de cette manière, je le garde. Le « De » devenant plus important qu’un quelconque nom de famille à compléter, laissant à chacun la liberté de s’interroger sur les « … » à remplir.
Quant au thème du roman, la honte se décline bien en toile de fond sans presque jamais être nommée, car je souhaite inscrire du léger dans le difficile.
Enfin, ce roman porte sur la tolérance et l’amitié entre deux êtres que tout oppose a priori. Il ne parle ni de sexe, ni de violence, ni de femme en perdition, ni de beau gosse aux allures carnassières de grand méchant loup, ni de développement personnel, ni de Comment gagner des millions en huit jours.
Le mot Fin se pose et la publication tarde
J’écris le mot Fin le 28 juin 2018. La récriture et les corrections se réalisent par à coup jusqu’en novembre 2021, période durant laquelle des lecteurs, des amis et l’un de mes fils m’invitent fortement à le publier ailleurs que sur le net. Entre décembre 2021 et janvier 2022, soit trois ans et demi plus tard : c’est chose faite !
Je ne peux évoquer JEANNE DE… sans remercier ceux qui m’ont accompagnée dans l’aventure et la plateforme Scribay qui a accueilli cette histoire parmi tant d’autres, je crois les avoir tous cités à la fin de mon livre.
Edit du 23 avril 2022
Avec une grande joie, j’ai reçu le Prix des Nouveaux Ecrivants 2022 avec JEANNE DE… décerné par le Cercle des Lecteurs des Sorgues dans le cadre du Festival Lire sur la Sorgue !
Si vous le souhaitez : lire un extrait
Si vous souhaitez le commander avec l’option « dédicace personnalisée », c’est par Là !
JEANNE DE… est disponible partout ainsi qu’à la librairie Le passeur de L’Isle, 7 place de la Liberté à L’Isle-sur-la-Sorgue (84800).
Je vous souhaite une belle journée, comme une belle nuit en espérant que la lecture de ce roman vous réjouira.
Et, si c’est le cas, vous pouvez commenter ci-dessous ainsi que sur Babelio en cliquant ici :
Bien à vous !
Claire
Quelques retours de lecture de JEANNE DE…
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Instagram – Aurelren1 20 juin 2022 Un bijou. De pure délicatesse, d’authenticité, de pudeur, de tolérance, d’humanité, de justesse. Le miroir de la vie, douce amère, mélange de joies et de combats.
Je m’étais résolu il y a longtemps de publier un article à propos de « Jeanne De… » de Claire le Guellaff. Les personnages sont bien campés. A coup de petits polaroïds courts, précis, incisifs, les situations se construisent. La langue est belle, les phrases sont courtes, descriptives, justes, absentes de commentaires ou de jugement. Ce sont en fait des didascalies. Nous regardons avec l’auteure ce qui se passe. Nous entendons ce qui se dit. Et le récit chemine, en expansion à chaque élément découvert, un peu comme une boule à facettes sombre qui s’éclairerait de l’intérieur, révélant peu à peu ses dimensions. Et nous voici piqués de découvrir l’élément suivant, comme dans un jeu de patience infini dont nous retournerions les cartes une à une, conscients qu’au delà des cartes déjà révélées d’autres visibles ou invisibles pourraient nous dévoiler une nouvelle illumination et transformer le sens de ce qui était en construction. Merci à l’auteure de nous convier à ce jeu d’ouverture joyeux et étonné. Voici un livre plaisant du bonheur qu’offre une fugue de Bach, caressante à l’oreille, enflammant l’esprit dès qu’on en débusque la construction et la maîtrise, inspirante par son souffle humain et spirituel. On se réjouit de découvrir d’autres écrits de Claire le Guellaff. |
Un beau roman où l’on voit comment Jeanne parvient à se défaire de ses souvenirs cauchemars grâce à son amitié improbable avec Roger, son modèle d’emblée sous-estimé. Mais l’amitié qui nait est plus fort que tout. C’est une sorte de huis-clos entre trois personnages dont Jeanne est le centre bien aimé. La peintre, l’alcoolique, le galeriste. Trois personnes qui se battent pour vivre malgré leurs blessures. Et s’en sortent. Au final, peu à peu, leur tendresse respective transparaît alors que la peinture de Jeanne explose les limites. Bravo !
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Babelio – LouisJmt★★★★★
★★★★★ 17 décembre 2022
J’ai beaucoup aimé lire et découvrir comment deux mondes qui s’opposent peuvent se rencontrer, s’apprécier, se lier et se comprendre avec beaucoup de maladresse, de drôlerie et de sensibilité.
Je recommande !
Histoire de destins croisés, de blessures, de non-dit; improbable convergence des » acteurs » ou rencontre évidente ?
Une sorte de huis clos, intense, des dialogues incisifs et colorés ( taillés au scalpel chirurgical ) dans un tourbillon de tendresse et de délicatesse parfois dissimulées.
Ce roman nous offre une palette de couleurs poétiques , nos émotions s’entrechoquent Joie, Tristesse, Espoir, Sourire complice ( petit rictus), Sourire plus affirmé, Rire franc décomplexé ( à gorge déployée ), mais
souvent l’œil un peu mouillé.
Ce roman est une perle, tendre, délicat et terriblement Emouvant, dont on ne sort pas indemne .
Lien : https://www.babelio.com/livr..